Le Château d'If



H I S T O I R E


César parle sans doute d'If lorsqu'il évoque cette "Ile en face de Marseille" devant laquelle sa flotte, prête à livrer bataille aux troupes de Pompée, demeure quelques jours stationnée.
Cette brève citation constitue la première intrusion de l'île d'If dans l'Histoire.

Jusqu'au seizième siècle, If est un îlot sauvage, havre occasionnel des pêcheurs que surprend la tempête.
C'est François 1er, lors d'une visite à Marseille en 1516, qui en mesure l'importance stratégique et ordonne qu'on y dresse une forteresse. Sur l'île où une galère l'a conduit, le monarque rencontre un rhinocéros paissant paisiblement l'herbe rare. Il s'agit du cadeau d'un maharadjah au roi du Portugal, lequel l'offre au Pape. Le pachyderme fait simplement escale à If sur la route de Rome.

En 1531, les travaux sont terminés.
Le "Château", flanqué de ses trois tours et de son donjon, verrouille désormais la rade de Marseille.
Lorsque le roi revient, en 1533, pour rencontrer Catherine de Médicis, les couleuvrines et les bombardes tonnent en son honneur. Ce sera là, et pour longtemps, l'unique occasion de les entendre.

Très vite, la forteresse et la garnison de soixante hommes qui la dessert changent de destination. If, forteresse inexpugnable, ne connaîtra jamais le siège ni les combats. Elle devient prison. Le premier prisonnier dont on ait gardé le souvenir est le Chevalier Anselme qui périra étranglé dans sa cellule. Un marin qui avait malmené son capitaine y croupira pendant 30 ans tandis que des galériens, des fortes têtes, la "canaille" de Marseille y effectuent des séjours plus ou moins prolongés.

A partir de 1689, les Protestants sont jetés en masse dans des culs-de-tour insalubres où ils périssent en grand nombre. Aux prisonniers de marque cependant, la forteresse offre des conditions de vie tout à fait décentes. Le jeune Mirabeau, incarcéré six mois sur l'ordre de son père, loue le confort de sa cellule et la qualité des repas qu'on lui sert. Il est vrai que les charmes de la cantinière qu'il a séduite ne sont pas étrangers à cet accueil. Contrairement à la légende, le Masque de Fer (dont on continue à montrer la cellule) et le Marquis de Sade ne séjourneront pas à If. Mais les geôles connaîtront cependant d'autres figures pittoresques tels cet ermite paillard qui finira sur le bûcher, un polémiste jésuite ou le capitaine du Grand Saint-Antoine qui amena la Peste à Marseille.

En fait, le prisonnier le plus célèbre sera sans doute José Custodio Faria, un abbé spirite qui fut la coqueluche de Paris et qu'Alexandre Dumas rendra immortel avec le Comte de Monte-Cristo.

Après avoir accueilli les insurgés de 1848 et les communards de 1871, la forteresse perdra sa vocation carcérale et sera ouverte au public en 1890.

Quant à Edmond Dantès, le Comte de Monte-Cristo, la chronique d'If n'a pas gardé souvenir de son incarcération. En revanche, le trou qu'il creusa dans le mur d'une des cellules est toujours bien visible aujourd'hui. Au Château d'If, le réel n'est qu'une province de l'imaginaire.

VISITE

If est un îlot de rocher blanc de 3 hectares de superficie. Les fortifcations du XVIe siècle comprennent une enceinte bastionnée assise sur les rochers au bord de l'eau et, au centre, un bâtiment carré flanqué de trois tours cylindriques aménagées pour l'artillerie.

Au rez-de-chaussée, on visitera les cachots légendaires d'Edmond Dantès et de l'Abbé Faria, le fameux trou creusé par le héros de Dumas.

Dans la cour, des plaques commémorent la mémoire des internés politiques de 1848 et des 3 500 protestants condamnés aux galères (de 1545 à 1750).

A droite de l'escalier, on peut voir le cachot des condamnés à mort et, à l'étage, les cellules mieux disposées et aérées des hôtes de marque : le Marquis de la Valette, Glandevès, Nozielles et bien entendu Mirabeau.

La légende veut que le Masque de Fer ait également été incarcéré quelques temps dans une de ces cellules.

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Pour la visite du Château d'If, partir du Quai des Belges
en prenant les vedettes du Groupement des Armateurs
Côtiers (Tél. 91.55.50.09).

Bar - Restaurant "Le Donjon", sur place - Tél. 91.59.01.00
Gardien du Château - Tél. 91.59.02.30

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